Halloween est en particulier l’occasion de découvrir des histoires de sorcières, de magiciens, de héros déchus et de princesses sauvées !
Je viens de lire un recueil de contes traditionnels du monde entier. J’y ai croisé des sorcières, des démons et autres esprits !
Il s’agit de Histoires de sorciers et magiciens chez Milan Jeunesse, 2007
13 contes ou récits respectant plus ou moins les codes du conte sont regroupés et illustrés par un collectif d’artistes. Des auteurs les ont réécrits.
3 contes m’ont touchée et émue en particulier, les voici.
La loutre et les Indiens, un conte amérindien
Qui dit amérindien, dit Amérique du Nord, Indiens, climat froid, animaux totems, nature.
Le décor est planté ! Imaginez un hiver très rigoureux, une tribu isolée, du gibier qui hiberne peut-être ou se protège du froid… et rien en vue pour manger dans la tribu. Famine ! C’est à ce moment qu’entre en scène le sorcier (Dadahwat – ça s’invente un nom pareil, j’adore !).
De quelle magie va-t-il user pour que la tribu puisse manger ? Non, pas d’idée !? Allez, je vous aide…. un sac magique.
Les Indiens sont invités à toucher le sac magique et à penser à l’animal qu’ils voudraient manger. Mais attention, conte oblige, il y a une condition, non, mais ! Il ne faut pas manger le cœur de l’animal. Ça tombe bien, si j’étais avec eux, je ne voudrais pas manger le cœur d’un animal… Mais lequel d’ailleurs ?
Le conte s’arrêterait là si tous les chasseurs respectaient les paroles du sorcier.
Voilà qu’entre en scène Skagedi, le plus jeune d’entre eux. Jeune et impatient ! La faim le tourmente la nuit et n’y tenant plus, il part en forêt et n’a pas à attendre longtemps pour croiser un lynx (c’est un conte pour enfants ; il ne faut pas que ça dure trop longtemps, hein !). Et le lynx, que fait-il ? Il chasse aussi, et oui il a faim. Il est sur le point de croquer 2 petites loutres.
Skagedi n’a aucun mal à tuer le lynx (d’une flèche, je précise). Skagedi a sauvé les 2 loutres et, emporté par son enthousiasme, il mange le cœur du lynx, selon la tradition. Et oui, la tradition…
Aïe ! La bêtise est découverte le lendemain, et Dadahwat ordonne que la tribu parte vers de meilleures contrées en laissant Skagedi seul. Celui-ci a brisé le pouvoir du sac magique… Seule, la jeune Wia est triste de le laisser seul face à son destin.
La suite ? Souvenez-vous, Skagedi a secouru les loutres et grâce à la maman loutre, il retrouvera la paix avec sa tribu.
Tout rentre dans l’ordre dans ce conte amérindien. Chacun possède sa place dans l’ordre naturel, qu’il soit humain ou animal. Le récit véhicule des valeurs de respect, de récompense, de seconde chance aussi.
La perle de lumière
On voyage en Orient jusque dans un palais… Donc, il était une fois un sultan et son jeune prince Ajib. Tout allait pour le mieux jusqu’à ce que quelqu’un vienne troubler la paix ! Fichtre ! Qui donc, me direz-vous ? Un sorcier, pardi. Celui-ci provoqua le chaos… Comble du malheur, le sultan tomba malade.
Ajib est donc chargé d’une mission de reconquête pour sauver le sultanat et son père. Il va devoir parcourir 13 royaumes pour trouver… la perle de lumière. Ça fait rêver, l’imagination est titillée. Ajib ne va évidemment pas faire un voyage de tout repos sinon ce ne serait pas un conte. Non, il va être confronté à des obstacles.
Ses provisions s’amenuisent. Va-t-il parvenir à son but ? Sur sa route, soudain, une femme âgée surgit et réclame à manger. Ajib qui a le cœur grand lui donne ce qui lui reste. En récompense, la vieille femme lui remet des osselets pour se protéger des obstacles.
Par 2 fois, Ajib est sauvé et il parvient jusqu’au palais du 13e royaume. Il y trouve une princesse, enfermée (bien sûr!). Et vous devinerez qu’elle a le pouvoir de remettre la perle de lumière à Ajib.
La suite ? Vous me direz : un prince, une princesse, je sais ce qui va se passer ? Bon oui, oui… Mais je n’ai parlé du 3e osselet, au fait ! Il servira, non pas à contrer un démon, mais à emporter Ajib et Léla vers des contrés heureuses.
Morale : sois généreux et tu en seras récompensé. C’est la vaillance d’un héros qui est mise en avant. Notons que le personnage féminin est soumis avant d’être libéré par un jeune homme.
La main parlante
Oyez, lecteurs et lectrices, nous voici dans les Pyrénées, pour un conte adapté par Michel Cosem.
Un aubergiste vivait paisiblement et modestement avec ses 3 fils. Le bonheur de cette famille fit envie à un sorcier.
« Un sorcier, gris de peau et noir de cœur, arriva dans un village de Navarre et descendit dans l’auberge tenue par un homme qui avait trois fils. »
Superbe entrée en matière !
Malicieusement, le sorcier convainc l’aubergiste qu’il a besoin d’aide. Il pourra garantir l’avenir de l’aîné des enfants. L’aubergiste finit par céder pour le bien de son fils. Vous imaginez bien que le sorcier n’a pas une âme charitable, en réalité !
Le fils aîné se retrouve dans un palais merveilleux. Le sorcier lui offre le bonheur, à condition de lui obéir. C’est facile jusque-là ! Mais ce sorcier, gris de peau, noir de cœur, donne une condition au garçon : manger une mandragore (c’est une plante qui ressemble à une main) pendant que le sorcier sera loin de lui. Le lecteur ou la lectrice se dit : « Non, il ne va pas la manger ! »
On voit venir l’entourloupe ! Le garçon ne veut pas manger cette horrible plante et l’enterre. Le sorcier constate, en rentrant, que le jeune homme a menti. La plante se met à parler et dévoile la vérité ! Le garçon est condamné !
Le sorcier part alors en quête du second fils et le sort se répète. Le jeune homme ne veut pas manger la fleur. La malédiction va-t-elle se briser avec le 3e fils ? Et bien oui, grâce à l’aide d’un rossignol. Ce rossignol est en réalité une princesse enlevée par le sorcier.
C’est elle qui sera la clé pour rompre le mauvais sort. Une épreuve supplémentaire sera nécessaire au 3e fils pour parvenir à conquérir la princesse et sa main. Enfin, les tourtereaux délivrés et unis iront sauver les 2 frères des vilaines mains du sorcier. Ouf ! Toujours une fin heureuse !
Le schéma est classique : 2 échecs puis une résolution de problèmes ! À noter que c’est le fils cadet qui réussit l’épreuve.
Pour retrouver les caractéristiques des contes merveilleux, je vous invite à lire ce topo.
Envie d’avoir des idées de lecture pour vos enfants ? Mon article Top 10 lecture jeunesse 2019 est toujours accessible.
Je reviendrai en fin d’année 2020 pour un nouvel article sur mes coups de cœur en littérature jeunesse.
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