Après avoir eu un coup de cœur pour l’univers pictural de de Sophie Lebot avec Les sept citadelles, j’ai pu lire et admirer son travail dans deux autres contes. C’est donc trois contes illustrés qui m’ont permis de découvrir une illustratrice que je ne connaissais pas, Sophie Lebot.
J’ai décidé de consacrer cet article de blog à cette illustratrice. Et tout d’abord je présente le premier que j’ai lu : Les sept citadelles.
Les sept citadelles, un conte mis en images par Sophie Lebot
Ce conte est écrit par Sophie Bénastre chez Saltimbanque éditions.
Dans le royaume de Sidem, la reine mit au monde sept princesses, dont Modchane. L’accouchement a raison de sa vie et elle meurt en couches. Le roi est malgré très occupé par ses princesses et leurs joies de vivre.
Le temps s’écoule et un jour, une femme se présente à Sidem. Elle séduit le roi qui l’épouse. Bientôt, ses intentions se précisent. L’avarice, la quête du pouvoir sont ses objectifs. La rivalité avec sept princesses se traduit bientôt par des noces organisées par la reine.
Les sept jeunes filles jettent alors un sort à la reine, mais aussi au roi qui sombre dans un profond sommeil dans la tour du château où ils sont désormais enfermés. Modchane qui a le cœur généreux n’a pas complètement jeté un sort à son père.
Les années passent et Modchane est malheureuse. Sa vie est en danger. Les six autres sœurs décident de lever le mauvais sort. La reine se repent et les 7 sœurs émettent le souhait que Sidem soit un lieu d’accueil d’enfants orphelins. La reine s’implique dans ce projet et la paix revient. Les sept princesses deviennent à leur tour mamans et épouses.
On retrouve dans ce conte, le personnage de la marâtre, la magie, la morale et une fin heureuse.
Côté images, les illustrations sont très douces, pleines pages dans un très grand format. Le pari était risqué de dessiner sept filles identiques, mais avec des gestuelles différentes. C’est réussi et elles illuminent les scènes du livre de leur rousseur et leurs vêtements flamboyants. La magie opère bien avec le cygne, les paysages des citadelles et enfin, le royaume libéré où des enfants gambadent partout dans les prés avec les princesses devenues mères. L’effet est très joyeux. Les couleurs sont vives, mais aux contours doux.
C’est un vrai plaisir pour les yeux. Vous jugerez par l’illustration ci-dessous, issue du début du conte Les sept citadelles.

La princesse de l’aube, un livre pour enfants illustré par Sophie Lebot
Ce conte est écrit par Sophie Bénastre et publié chez De La Martinière Jeunesse
- Royaume d’Élyséa,
- Alcménon, roi
- Radamenta, reine
- Lucie, leur princesse
Dans le royaume d’Élyséa, tout rayonne de manière parfaite. Un jour pourtant, le sol se dérobe et le royaume est englouti. Le roi et la reine survivent ainsi que la plupart des gens du royaume. La vie s’organise dans ce monde souterrain et bientôt apparaissent des labyrinthes. La reine dépérit, mais à la surprise de tous tombe enceinte. Elle donne naissance à un bébé aux yeux presque délavés, bleu translucide. Lucie sera la joie de ce peuple souterrain qui rêve de retrouver le royaume d’en haut. On lui fabrique de belles robes grâce à Orben, un jeune tisserand et aux araignées spéciales qui peuplent les labyrinthes.
Le jour où le roi décrète qu’il est temps de marier Lucie, un concours est organisé : fabriquer la plus belle robe de mariée. Le jeune tisserand gagne haut la main. Le mariage est couvert par les chants des habitants et un miracle se produit. Le plafond s’ouvre et tous retrouvent le royaume d’en haut. Lucie découvre ce monde, mais garde une nostalgie du monde d’en bas. Elle fera planter des tunnels végétaux pour retrouver de l’ombre et le souvenir des labyrinthes.
À la question de Lucie, pourquoi ai-je été privée de ce monde, Radamenta, la reine, répond avec un argument écologique. Il faut apprécier et prendre soin des richesses naturelles d’un royaume.
Les illustrations sont sublimes et mettent bien en valeur ce conte moderne. On remarquera le contraste entre les couleurs vives de l’extérieur et le monde souterrain. La princesse Lucie attire particulièrement l’œil avec ses cheveux quasi blancs et les yeux presque transparents. Cela tranche avec les habits sombres et la mantille de la reine. Dans l’illustration ci-dessous, on peut voir la création de robes avec de la soie par un jeune tisserand.

La princesse à la plume blanche, un conte dessiné par Sophie Lebot
Ce conte est écrit par Ghislaine Roman et édité chez De La Martinière Jeunesse
- Roi, maharadja, Ishvari
- Chedana, la princesse protégée par le dieu Ganesh (éléphant),
- Tamasi, nouvelle reine et panthère noire réincarnée en femme
- Aakar
Dans un royaume indien, le roi Ishvari a perdu son épouse. Il chérit sa fille, mais malgré tout la tristesse envahit sa vie et le royaume.
Les sujets du roi subissent l’ambiance de deuil qui perdure.
Un jour arrive Tamasi qui le séduit et le conduit à l’épouser. Mais celle-ci est jalouse de la beauté de sa belle-fille. Elle manœuvre pour la faire fuir et lui jette un sort. Elle a fait construire une bibliothèque dans un grand bâtiment sur une île maudite. Chedana adore les livres. Le piège se referme quand Tamasi fait visiter sa « perle du Gange ».
Ainsi Chedana est condamnée à être un paon blanc le jour. Mais Ganesh la protège et elle revêt son apparence la nuit.
C’est ainsi qu’un jour, Aakar, un jeune garçon trouve une plume de paon blanche à la surface d’une rivière. Il est guidé vers l’île interdite où est enfermée Chedana. Il découvre son secret. Il sera le sauveur de la jeune fille.
Aakar piège la future reine en l’obligeant à révéler sa véritable nature, une panthère noire.
Tamasi est prise à son propre piège et s’enfuit. Les choses peuvent ainsi rentrer dans l’ordre pour le plus grand bonheur du roi, de Chedana et des sujets du royaume.
Dans cet album très grand format, on peut admirer des illustrations pleine page qui magnifient les expressions des personnages et les décors.

L’illustratrice, Sophie Lebot
L’illustratrice est autodidacte. Elle s’est cependant formée aux Beaux-Arts de Rennes. Ses personnages féminins sont souvent empreints de mélancolie.
Sophie Lebot s’imprègne d’abord du texte qu’on lui présente dans le cadre d’un travail avec un éditeur. Elle travaille en premier sur le personnage principal, qui une fois acquis, est transposé dans son décor. Elle dessine ensuite les éléments de la nature. Elle avoue moins apprécier de travailler sur des éléments architecturaux.
Chaque projet de livre lui permet d’expérimenter son art.
Elle travaille depuis des croquis sur papier puis sur les images importées sur ordinateur. Le jeu des cadrages, de scan de matières importées dans l’illustration viennent ensuite. Ses dessins ont un style feutré, délicat.
Voici une vidéo sur son travail. À noter que Sophie Lebot a illustré d’autres contes (Raiponce, La première galette des rois), des documentaires et des romans.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter le site de l’exposition zoographies.
Vous aimez aussi le style de Sophie Lebot ? Quels livres avez-vous lus ?
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