Déclinaison de poèmes

Poésie rime avec spontanéité et échanges. En passant près d’une prairie sauvage semée de marguerites, un premier poème m’est venu à l’esprit. L’ayant publié sur Twitter, quelqu’un (Dominik), me fit l’amabilité d’y répondre par une déclinaison de son propre cru. Je me mis au défi d’y répondre à nouveau… Un cercle vertueux est né ainsi à partir de cette déclinaison de poèmes et d’autres publiés spontanément les jours suivants sur le réseau social Twitter.

Poésie déclinée à partir du mot pré

Fleur dans le pré
Fleur dans le pré

Je m’amuse ici avec des sonorités des mots pré, après, à-peu-près… Voici donc le premier poème décliné :

Mon 1er poème, le bonheur est dans le pré

Voici l’ensemble de mes déclinaisons et celles de Dominik qui a réagi sur Twitter  :

Ce que m’inspire un pré, le bonheur et les humains :

Le bonheur est dans le pré,

Je l’ai trouvé tantôt,

Alangui et fort à son aise,

Loin des humains tapageurs.

La déclinaison de Dominik ensuite :

Le bonheur est dans le prêt,

Le banquier l’a trouvé à bon taux,

À priori fort à son aise

Près de son coffre-fort.

Ma réponse en quelques vers :

Le bonheur est dans l’à-peu-près.

À peu de chances près,

Il pourrait en verdir,

À défaut d’en rougir,

Peu ou prou, qui sait.

La proposition de Dominik suite à ma dernière version poétique :

Le bonheur est dans l’après.

À moins que la suit

ne soit qu’un souvenir diffus,

dont l’âme s’apprête.

La dernière joute écrite de Dominik :

Gardez nos échanges sur un coin de papier,

Peut-être qu’un jour, sera un cahier,

Le bonheur est dans le prêt

Des mots échangés.

Car ils s’évertuent à construire nos vérités.

Une déclinaison de poèmes sur l’enfance, entre rires et caprices

Un 2e poème spontané sur l’enfance, la sienne ou en général.

Moi :

À nos enfantillages d’enfants pas sages,

À nos ras-le-bol capricieux,

À nos matins revêches et gris,

Qu’ils croisent un sourire,

Une musique entraînante,

Un bisou qui se plaque sur la joue.

Dominik répond en vers  :

À cet enfant si sage,

À son amour capricieux,

Pour tes matins doux et frileux,

Qu’ils posent un sourire,

en un murmure musical,

Pour un baiser qui claque sut ta joue.

La vie, ses affres, sa résilience en poème

Mon poème autour des mots vie, souvenirs, blessures :

Je me balade dans la vie,

En slalomant entre les souvenirs fugaces,

Et les futurs proches souriants,

En oubliant les blancs parfois noirs,

De mes blessures indélébiles.

Dominik sur les souvenirs, les mémoires qu’ils laissent :

N’est-il pas de plus belle promenade

Que celle qui nous enfuie dans nos souvenirs

Ou parfois, nos proches souriants,

Nous font oublier les noirs cicatrisants

De nos blessures cachées ?

Moi pour finir sur un registre d’espoir, de rire, de moments présents :

À l’approche des souvenirs fuyants,

Le rire de mes proches me ramène au présent,

Effaçant les moments noirs

Pour laisser les blancs s’écrire.

Au diable les blessures d’antan.

Entre rêve et réalité, un poème du matin

4poème dans lequel j’écris sur la nuit, le réveil, les rêves :

Absorbé dans tes pensées

Ne vois-tu pas le jour se lever

Et le labeur te faire de l’œil ?

Mais laisse-moi paresser encore un peu,

Ma peau garde l’odeur de la nuit

Et mes joues ont l’empreinte de l’oreiller,

Et mes rêves, ils me retiennent.

Dominik répond avec sensualité :

Absorbé dans mes passions,

Je n’ai pas vu le jour se coucher,

Pour que mes mains puissent te savourer.

Mais laisse-moi te cajoler encore,

Gardant l’odeur de nos nuits sur ton corps.

Et tes joues auront l’empreinte de mes baisers

Et pour tes rêves, ils nous seront partagés.

L’écologie et la poésie, un mariage possible

Lac asséché
Lac asséché

5poème, je reviens à des préoccupations écologiques :

Que vont devenir nos jardins nourriciers,

Avec le soleil écrasant même le lézard

Avec les restrictions d’eau et les ruisseaux muets ?

Terre mère meurtrie, humains en détresse,

Multinationales aux commandes, dérives gouvernementales…

Quel avenir sur la planète bleuie ?

Dominik écrit ses vers sombres :

Que va devenir cet Éden,

Avec la chaleur étouffant le peuple,

Et l’eau pure de nos fontaines taries ?

Cette mère qui nous fit naître,

Fait de nous l’homme, en perdition,

Seul à l’autel, se glorifie de l’argent.

Le bleu s’estompe pour se noyer

Dans le noir de notre décomposition.

Moi sur une fin tragique du végétal, de la vie sur Terre :

La plante est morte.

Elle n’a pas eu l’énergie de déployer ses pétales,

Aucun suc n’est venu la nourrir,

Aucune goutte d’eau n’a assouvi la soif de ses racines.

L’air sec est criblé de sable et

gifle ses feuilles en les striant de trous.

Quel carnage dans ce jardin autrefois si beau, si abondant.

Quelle triste vision que cette nature livrée à elle-même, ravagée,

Soumise à des aléas provoqués par l’homme qui ne sait plus la protéger.

Quel triste spectacle que la vie qui s’en va !

Dominik surenchérit en mode fatalité :

À la claire fontaine,

l’eau polluée,

tua la fleur,

qui ne pouvait respirer.

Entre mémoire, rêves et réalité, déclinaison de poème

6e poème assez inspirant puisqu’il comprend 6 joutes en vers.

Toujours en mode écriture spontanée du matin, voici mon poème sur la conscience qui s’éveille le matin :

Entre rêves et réalité,

Se réveiller en douceur,

Les rêves au bout des yeux,

La mémoire en veille.

Un petit-déjeuner, et la journée peut commencer.

Dominik écrit :

Entre rêves chassés par la réalité,

Se réveiller avec le bonheur d’un matin en douceur,

Les rêves qui s’accrochent au bout des yeux,

La mémoire en veille, sommeille, s’étire et s’installe.

Le café qui réchauffe les pailles, la tartine beurrée.

Il est un jour qui s’illumine.

Moi, à la fois onirique et réaliste :

Aucun rêve ne vaut une réalité

Que l’on a enfantée depuis des lunes.

À l’aube d’un jour nouveau,

La mémoire sait distinguer

La chance de choisir entre

Un rêve perdu et une réalité qui lui succède.

Dominik, en mode optimiste sur cette fameuse réalité qui occupe la place centrale du poème :

­Tout rêve peut être une réalité

De celle qui nous pose sur la lune.

À l’aube d’un matin qui nous réveille.

La mémoire sait porter en notre sommeil

Le souvenir qui se croyait perdu

Mais une réalité, devenue.

Moi en mode pardon :

Caché au creux d’une rivalité,

Un rêve se love dans une réalité.

Ils ont perdu la mémoire de leurs

Conflits puérils et vains.

Pas de souvenirs, nouveau départ.

Dominik entre cauchemar et réalité :

Révélés au sein d’un conflit

Un cauchemar pleure une réalité

Perdu dans d’horribles souvenirs

Il ne fut en vain de revenir.

Voilà donc la magie qui opère parfois sur les réseaux sociaux et qui plus est spontanément, c’est encore plus beau ! Les tweets de 280 caractères sont parfois si riches de sens, de vie, de liens, pourquoi s’en priver pour créer ? Cette série de déclinaison de poèmes aura servi un échange sympathique et une bande de lecteurs matinaux et parfois fidèles.

Retrouvez d’autres poèmes de mon cru dans mon recueil Poèmes au gré du vent d’autan.

Retrouvez également des inspirations pour des jeux d’écriture sur le site de l’Oulipo.